Les Nombreuses Vies de Malaussène
Un premier livre, ça compte. On s’en souvient.
J’étais alors stagiaire chez les vénérables Moutons électriques, et le directeur littéraire – mon mentor André-François Ruaud, rencontrait un petit succès avec sa collection-phare, les « Bibliothèque Rouge », dont chaque volume faisait la biographie imaginaire de grands personnages de fiction de la littérature populaire.
Un beau jour de 2007, je lui lançai : « Il manque un personnage français dans ta collection ; il faudrait faire un volume sur le Benjamin Malaussène de Pennac. » « C’est une bonne idée. Et tu connais bien ça, toi, les Malaussène de Pennac ? » « Ah j’adore, je connais par coeur. » « Eh ben t’as qu’à le faire. »
J’avais 22 ans et une petite habitude de publier des textes et essais sur internet, mais jamais l’idée d’écrire un vrai livre, qui serait imprimé et vendu en librairie, ne m’avait effleurée. Dans un mélange de trouille et d’excitation, j’ai accepté de relever le défi.
Bon. Avec le recul, il y avait trop peu de matière par rapport à des Sherlock Holmes ou des Hercule Poirot. Toutefois, on trouve à la fin de l’ouvrage quelques pages sur des conseils de balades à Belleville (que j’ai arpentée de long en large pour me documenter et m’imprégner des lieux), qui gardent une certaine fraîcheur. Je ne vais donc pas le renier complètement, c’était mon premier bébé.