Seuls dans l'espace
Après le succès inattendu de la boîte Baker Street, il n’a pas été difficile de convaincre Hachette Heroes de me laisser faire une nouvelle boîte, un vrai escape cette fois-ci (sur le modèle des Unlock), et nous nous sommes rapidement mis d’accord sur une thématique d’horreur spatiale à la Alien.
Je me suis fait plaisir du début à la fin de ce projet. D’abord j’étais à l’aise avec l’univers proposé et le déroulé de l’intrigue, classique mais avec un twist final rigolo. Ensuite j’ai pu obtenir de travailler avec une amie, Nathalie Eyraud, qui a assuré l’habillage graphique et la PAO avec brio. Enfin, suprême honneur, j’ai obtenu que Stéphane de Caneva, un de mes dessinateurs BD préférés (auteur de la saga Metropolis ou encore de la plus récente Brigade chimérique avec Serge Lehman) se charge des illustrations. Simplement en l’ayant contacté, comme ça, boum. Tout se goupillait merveilleusement bien.
Et tout était réuni pour un succès : sujet porteur, habillage splendide, gameplay à mon sens un peu ardu mais réussi… eh bien ce fut le plus grand four de ma carrière. Tirage à 12 000 exemplaires (preuve que l’éditeur y croyait aussi), moins de 3000 ventes. Peut-être un peu rattrapé par les cessions à l’étranger (il est traduit en chinois).
Aujourd’hui encore je suis dégoûté que la sauce n’ait pas pris autour de ce jeu, et je n’ai pas d’explications. Peut-être la fabrication, très mauvaise, suffit-elle à éclairer le phénomène (le livret principal du jeu était horrible, les pages se détachaient à la première utilisation). Si c’était à refaire, je le réécrirais peut-être moins difficile et moins long. C’est comme ça qu’on apprend !